• Les questions citoyennes du collectif

    Deuxième partie du débat :

    Construire un projet de transformation du système éducatif et de formation

    Quatre axes nous ont paru fondamentaux.

    Le premier axe  : Réduire les inégalités
    La réduction des inégalités scolaires implique des politiques fortes de réduction des inégalités sociales.

    Il faut aussi prendre aussi à bras le corps les inégalités scolaires et contrer les logiques de sélection et de tri social,  les anciennes comme les nouvelles. Il faut repenser la carte scolaire, revenir sur son assouplissement /suppression et s’attaquer aux disparités géographiques, entre régions, départements et communes, aux inégalités entre public et privé, aux inégalités entre établissements : Il y a besoin d’un cadre national pour le service public d’éducation et d’attribuer plus de moyens là où les besoins sont plus grands.

    Comment est-ce que vous vous positionnez en regard de la nécessité d’un cadre national pour le service public d’éducation et de formation?

    La lutte pour l’égalité d’accès et de résultats en matière d’éducation et de formation implique de faire vivre les notions de laïcité et de gratuité.

    Quelles mesures préconisez-vous pour aller vers ces objectifs ?

    Le second axe : Transformer l’école pour transformer la société, une école émancipatrice

    Pour nous, l’école n’est pas une usine de production de ressources humaines prêtes à l’emploi pour les entreprises, privées ou publiques, de production ou de services. Nous refusons la marchandisation de l’humain et l’asservissement de l’éducation et de la formation au  seul critère de l’employabilité. L’école ne prépare pas à « la vente de soi » sur le « marché du travail ».

    Nous y opposons une école qui forme des citoyens maîtres de leur personne et de leur choix, en capacité d’intervenir collectivement au travail comme dans la cité, c'est-à-dire dans les décisions économiques autant que politiques.

    L’école, comme lieu spécifique de la transmission des savoirs et du pouvoir de penser et d’agir, doit devenir un outil d’émancipation individuelle et collective pour tous. Elle doit devenir un lieu d’apprentissage de la participation et de la coopération. Elle vise la transmission/acquisition d’une culture scolaire commune à tous les citoyens quelle que soit leur place dans la division du travail.

    Approuvez-vous le projet de substituer une culture de la coopération, du respect mutuel, de la solidarité et de la participation à la culture de la compétition ?
    Approuvez-vous la recherche d’une « culture scolaire commune » en lieu et place du « socle commun » ?

    Le troisième axe : Davantage d’école, pas d’exclusion

    Il faut du temps pour apprendre à tous des savoirs et des compétences plus complexes. Il faut rétablir le droit à la scolarité dès deux ans, allonger le temps scolaire sur la semaine et créer les conditions d’une scolarité obligatoire fructueuse et heureuse de 3 à 18 ans.

    Le décrochage scolaire, le refus de l’école, les sorties sans qualification dès avant 16 ans, le tri social et les discriminations en matière d’orientation et d’affectation, les violences qui en découlent, sont des réalités mais  pas une fatalité. Ces phénomènes découlent de la perte de sens de l’école ainsi que de la dévalorisation du travail et de la situation de  l’emploi. Pour se construire au présent les collégiens ont besoin que l’école et la société leur proposent un avenir.

    Non seulement le renoncement à la scolarité jusqu’à 16 ans doit être combattu, mais il faut donner aux jeunes élèves et à leurs parents des signes d’espoir, donner de nouvelles ambitions au collège et construire un horizon de formation prolongée, crédible, où tous auront accès à une voie du lycée débouchant sur un bac.

    L’école du socle que l’on peut quitter à 16 ans sans bagage intellectuel ni qualification : c’est la galère. L’école obligatoire jusqu’à 18 ans avec un bac en poche et une culture commune,  c’est autrement plus motivant.
    Mais il faut réinventer l’école, sa pédagogie, son fonctionnement démocratique et y mettre les moyens. Il faut prendre des mesures d’urgence à la fois pour transformer les dispositifs pédagogiques dès l’entrée dans les apprentissages et pour effectivement prendre en charge les élèves aujourd’hui en difficulté scolaire à tous les degrés du système.

    Que proposez-vous en matière d’obligation scolaire et de modalités pour que la scolarité prolongée soit fructueuse pour tous ?
    Remettrez-vous en cause la réforme des lycées qui uniformise en abandonnant les exigences disciplinaires ? Maintiendrez-vous une vraie diversification par le développement des 3 voies de formation : Générale, Technologique et Professionnelle ? Que ferez-vous pour revaloriser les lycées professionnels et technologiques, essentiels pour l’accès du plus grand nombre à l’éducation scolaire jusqu’à l’âge de 18 ans ? Comptez-vous redonner à l’école publique un rôle prédominant dans l’apprentissage (alternance école-entreprise) avant l’âge de 18 ans ? Après l’âge de 18 ans ?

    Quatrième axe : La démocratie pour reconstruire un service public de l’éducation et de la formation

    Tous les élèves doivent bénéficier d’une formation  émancipatrice. Ce doit être l’objectif de transformation du projet d’éducation et de formation de la gauche. Ce sont les conditions de construction d’une société d’égaux.

    Comment introduire une réelle démocratie dans les choix de transformation du système éducatif ?
    Comment prendre en compte la pluralité des besoins et les revendications parfois contradictoires des usagers, des personnels, des entreprises, etc… Quelle place pour les parents, en particulier pour ceux des quartiers populaires dont les enfants sont les premiers frappés par l’accroissement des inégalités ?

    Quelles instances proposez-vous de construire pour introduire la démocratie dans les décisions concernant les  programmes, les contenus d’une culture scolaire commune ?

    Qui décide en matière de pédagogie ? Comment articuler liberté professionnelle, acquis de la recherche et des expérimentations de terrain, travail d’équipe, projet collectif d’établissement, disciplinaire, interdisciplinaire dans un cadre national ouvert mais refusant toute mise en concurrence ? Quel appui prendre auprès des mouvements pédagogiques et d’éducation populaire ?

     

     


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